dc.description.abstract | Introduction : Le cancer est le résultat d’une division cellulaire massive et incontrôlée. Il constitue la
deuxième cause de décès dans le monde entier après les pathologies cardiovasculaires, dont les pays à faible
revenu ou à revenu intermédiaire sont les plus touchés. Néanmoins, il existe un arsenal thérapeutique
permettant d’y faire face, dans lequel figure la chimiothérapie.
Objectifs : Évaluer le parcours de soins des patients suivis pour cancer à l’Unité d’oncologie médicale du
Centre de Santé de Ziguinchor.
Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude descriptive et analytique avec une phase rétrospective et une
autre prospective, étalée sur une période de 33 mois, allant du 11 février 2022 au 13 septembre 2024, à partir
des patients suivis à l’Unité d’Oncologie médicale du Centre de Santé de Ziguinchor.
Résultats : L’âge moyen des patients était de 52 ans avec des extrêmes entre 20 et 82 ans et un pic de
fréquence entre 50 et 60 ans (31%). Il y avait une nette prédominance féminine avec un sex-ratio de 0,12. La
majorité des patients résidaient dans la ville de Ziguinchor soit 67%. Cent-onze des patients soit 92,5%
étaient sans revenue fixe. L’ethnie Diola était plus représentée (44,2%). Les cancers gynéco-mammaires
étaient plus fréquente (81,7%) dans lesquels le cancer du sein représentait 71,4%. Sur le plan macroscopique,
les lésions ulcéro-bourgeonnantes étaient plus fréquente (tous les cancers confondus). La majorité des cancers
étaient peu différencié (79%) et la quasi-totalité des patients présentaient un cancer très avancé (89% de T3-
T4 et 88% de stade III et IV). La majorité des patients avaient bénéficié d’une chimiothérapie néoadjuvante
soit 83% dont le protocole AC était plus administré et la majorité des patients (84 soit 70%) n’avaient reçu
qu’une seule ligne. Le nombre total de cures délivrées était estimé à 881 cures avec une moyenne de 07cures
par patient. Quarante-deux patients (56%) contre 79 patients (65,8%) avaient rendu les résultats de l’histologie
de la pièce opératoire dont la majorité était opérée avec des marges satisfaisantes (78,6%). Seul 18 patients
(15%) avaient réalisé une radiothérapie et 48 autres étaient toujours en attente. Sept patients seulement avaient
bénéficiés d’hormonothérapie. Aucun patient n’avait bénéficié d’immunothérapie. Il y avait 27 patients
(22,5%) dont l’évolution de leur maladie avait nécessité d’un traitement palliatif. Les difficultés rapportées
portaient principalement sur le cout des soins (97,5%) et le retard d’obtenir un second traitement après la
chimiothérapie (80,8%) mais aussi sur la toxicité des médicaments (100%) dont les neutropénies étaient
devenues inquiétante et alarmante (80%) avec comme molécules incriminés : Doxorubicine,
Cyclophosphamide, Capécitabine, Gemcitabine, Carboplatine, Paclittaxel. On a noté un succès du traitement
avec une rémission de 63 % et un taux de survie globale à 12 mois de 57%. La majorité des patients (96%)
souhaitait que la disponibilité du personnel médical soit très bien améliorée afin de pouvoir raccourcir le délai
des rendez-vous (77%). Le personnel avait sévèrement dénoncé l’état des locaux et l’effectif du personnel
médical dont la plus fréquente était la disposition obligatoire d’un oncologue résidant. Ailleurs, la mise en
place d’une unité de radiothérapie et d’un centre de soins palliatif et la digitalisation des informations
médicales étaient fortement souhaités.
Conclusion : Le cancer constitue une pathologie fréquente et meurtrière. Sa prise en charge est très coûteuse
et déséquilibrée. Des mesures urgentes et systématiques doivent être prises sans délai pour endiguer ce fléau
mondial, avant qu’il ne devienne une véritable hécatombe humaine. | en_US |