dc.description.abstract | L’urbanisation rapide au cours de ces deux dernières décennies est l’une des caractéristiques
les plus importantes des villes du Sénégal. Les transformations qui en résultent posent de réels
problèmes de gouvernance, celle foncière en particulier. A Kolda, celle-ci est caractérisée par
une diversité des acteurs et des modes d’accès au foncier, des enjeux et des conflits
multiformes mais aussi des transformations socio-économiques dans les périphéries.
L’objectif de cette thèse est de comprendre les mécanismes de la gouvernance foncière dans la
ville de Kolda et leurs incidences sur les transformations économiques et sociales dans les
quartiers périphériques. La démarche méthodologique adoptée associe recherche
documentaire et enquêtes de terrain. Les guides d’entretien ont été réalisés avec des acteurs
institutionnels de la gouvernance foncière. Le questionnaire, l’observation participante, des
récits de vie, des outils de la géomatique ont complété cette démarche méthodologique. Les
résultats de l’étude montrent l’implication d’une diversité d’acteurs mobilisant divers droits
dans la gouvernance foncière. Ces acteurs ont fortement contribué à l’extension spatiale de la
ville dont la surface bâtie passe de 492,7 ha en 1965 à 1149,9 ha en 2023 et donc à la
périurbanisation. Les modes d’accès aux parcelles dominés par l’achat (54%) et l’héritage
(22%), soulèvent des enjeux socio-culturels (42,6%), économiques (27,7%), politiques
(18,1%) et environnementaux (9,8%). Ces modes d’accès influencent la qualité du logement
et des conditions de vie dans les quartiers périphériques où 45% des résidents déversent leurs
eaux usées dans la rue, 55% utilisent des dépotoirs sauvages pour se séparer de leurs ordures
ménagères, 37% s’approvisionnent en eau à partir des puits et 54% utilisent les trous
traditionnels comme types d’aisance. Aussi, dans ces quartiers, 48,4% des parcelles
d’habitation font ou ont déjà fait l’objet de conflits fonciers : double vente (33%),
délimitation (25%), héritage (26%) et arnaque (10%). La résolution à l’amiable (44%) et à la
mairie (40,6%) constituent généralement les modes de règlement des conflits. | en_US |