Fermeture des réceptifs hôteliers de la station balnéaire de Cap Skirring(Basse-Casamance) : entre défis et résilience d'un tourisme en crise
Abstract
Depuis plusieurs décennies, la destination touristique de Cap Skirring fait
face à des fermetures de réceptifs importants dans le dispositif du tourisme
en Basse-Casamance. Il s'agit en particulier des hôtels comme Savana, Royal
Cap et Cabrousse dont la contribution sur le plan socio-économique était
considérable. En effet, ces réceptifs ont largement contribué à la création de
plusieurs emplois, à la mise en œuvre de projets agricoles tels que la création
de blocs maraîchers et constituaient un grand investissement et un porteur
d’espoirs pour les populations. L’objectif de cette recherche est d’analyser
les effets de cette crise hôtelière dans la station balnéaire de Cap Skirring. À
partir d’une méthode non probabiliste basée sur le choix raisonné et la
méthode boule de neige, cette recherche s’appuie essentiellement sur une
approche qualitative afin de mieux saisir les dynamiques sociales,
économiques et territoriales liées à la fermeture de ces établissements. Les
cibles de cette recherche sont d’ex-propriétaires ou gestionnaires d’hôtels,
d’anciens employés d’hôtels, des acteurs locaux, des autorités et services en
charge du tourisme et des représentants communautaires. Les résultats ont
permis de mettre en évidence l’augmentation du chômage, la baisse du
nombre de touristes et la reconversion voire la migration vers la Petite Côte
à la recherche de travail dans l’hôtellerie. Cette situation a aussi favorisé la
vente des actifs fonciers qui servaient aux activités agricoles pour subvenir
aux besoins, entraînant par ailleurs la prolifération du phénomène dit de
résidentialisation du littoral. Pour ce faire, les acteurs continuent de mener
des plaidoyers pour la réouverture de ces hôtels sources d’espoir et porteurs
de l’économie locale.