Gestion intégrée et durable des boues de vidange dans la ville de Ziguinchor (Sénégal)
Abstract
Résumé : Gestion intégrée et durable des boues de vidange dans la ville de Ziguinchor
Les villes du tiers monde présentent des caractéristiques particulières : croissance
démographique rapide, faiblesse des moyens financiers, occupation anarchique de l’espace,
absence ou insuffisance de réseaux modernes d’évacuation des eaux usées et de gestion des
boues de vidange, etc. Mais c’est dans le secteur de l’assainissement, notamment la gestion des
boues de vidange, où l’on note les défaillances institutionnelles les plus criardes. La ville de
Ziguinchor illustre parfaitement cette situation ainsi décrite. La thèse cherche à analyser, dans
quelles mesures une bonne compréhension des caractéristiques des boues de vidange, des
pratiques de gestion, des perceptions populaires, et des impacts peut aider à la mise en place
d’un système de gestion intégrée et durable dans la ville de Ziguinchor. La démarche
méthodologique combine une recherche documentaire, des enquêtes-ménage, des entretiens,
des observations et de prélèvements d’échantillons d’eau de puits et son analyse physico-
chimique et microbiologique. Les résultats nous ont permis de déterminer la quantité de BV
produite qui est de 23 952.88 m3/an et leur qualité a été appréciée par déduction en partant des
caractéristiques physiques, chimiques et microbiologiques des villes proches comme Abidjan,
Dakar etc. Les rapports k = DCO/DBO5 sont souvent inférieurs à 2. Le traitement biologique
est ainsi le plus pertinent même s’il faut le coupler avec d’autres types de traitement physico
chimique du fait de la présence des E. coli. Les pratiques de gestion des BV montrent que trois
types d’ouvrages de recueil sont utilisés : les latrines traditionnelles 21%, les latrines améliorées
49% et les fosses septiques 30%. Si les fosses sont pleines deux types de vidanges sont pratiqués
: vidange manuelle (23%) et la vidange mécanique (62%). Les ménages qui n’en ont pas (6 %)
font leur besoin soit en utilisant les toilettes du voisin (77%) ou en faisant la défécation à l’air
libre (DAL) (23 %). Les critères de mesure des perceptions sont l’accessibilité (économique,
géographique) et l’acceptabilité sociale et/ou culturelle. Le choix du type d’ouvrage de recueil,
de vidange et la réutilisation des sous-produits des vidanges est fonction du niveau d’étude, de
revenu et des croyances. Les dysfonctionnements notés dans les pratiques et perceptions
favorisent des nuisances caractérisées par la présence de moustiques (31,25%), de mauvaise
odeur (39,34%) et l’enlaidissement du cadre de vie (21,99%). Ceci favorise la fréquence des
maladies d’origine hydrique : le paludisme 36%, la dermatose 27% et la diarrhée 15.7%.
L’identification des acteurs et la mise en place des cadres de concertation peuvent favoriser la
mise en œuvre d’un schéma pour faciliter l’accès sûr, fiable et abordable aux services
d’assainissement.