Prise en charge de l'éclampsie à la réanimation de l'Hôpital régional de Ziguinchor (Sénégal)
Abstract
PRISE EN CHARGE DE L’ÉCLAMPSIE À LA RÉANIMATION DE
L’HÔPITAL RÉGIONAL DE ZIGUINCHOR (SÉNÉGAL)
Introduction : L’éclampsie, complication neurologique grave de la pré-éclampsie, se
manifeste par des convulsions et/ou une altération de la conscience pendant la grossesse ou le
post-partum. Elle constitue un problème de santé publique majeur au Sénégal et est associée à
une morbi-mortalité materno-fœtale élevée.
Objectif : réévaluer la prise en charge thérapeutique de l’éclampsie.
Patientes et Méthode : Nous avons réalisé une étude rétrospective et descriptive au service de
réanimation du CHRZ du 1ᵉʳ janvier au 31 décembre 2024. Toutes les patientes admises pour
éclampsie ont été incluses.
Résultats : L’éclampsie a représenté 16,58 % des admissions, principalement des jeunes
primipares de Ziguinchor. Le suivi prénatal est limité (11,1 % sans consultations) et les crises
convulsives surviennent souvent avant l’accouchement (61,1 %). L’hypertension artérielle
sévère était retrouvée chez 33,3 % et la protéinurie était positive chez 94,4 % des patientes. Le
traitement reposait sur le sulfate de magnésium (100 %), les antihypertenseurs (75 %) et la
césarienne (86,1 %). Les complications maternelles (38,9 %) incluent l’insuffisance rénale, le
HELLP syndrome, l’état de mal épileptique et le HRP tandis que les complications fœtales
(58,2 %) touchent surtout la prématurité. Le taux de décès maternel est de 8,3 % et périnatal de
8,3 % avec une durée d’hospitalisation moyenne de 2,8 jours.
Conclusion : L’éclampsie reste une urgence obstétricale préoccupante à Ziguinchor, impactant
fortement la morbi-mortalité materno-fœtale. Pour y remédier, il est essentiel de renforcer le
suivi prénatal pour un dépistage précoce, améliorer la formation des professionnels, sensibiliser
les communautés aux signes d’alerte et disponibiliser une machine d’hémodiafiltration dans
mes pôles mère-enfant.
